Site de l’association La Courtine 1917 .À la mémoire des 10000 soldats russes de la première brigade internés au camp de La Courtine du 26 juin au 19 septembre 1917 . Ils y furent militairement réprimés , eux qui s’étaient mutinés contre la poursuite de la guerre , exigeant leur rapatriement en Russie révolutionnaire .
Un article de Michel Patinaud :
Mes rêves de voir des ouvrages de fiction mettant en scène « nos » moujiks, datent de juillet 2015. Je n’imaginais pas qu’ils deviendraient si vite réalité. Je veux vous présenter maintenant deux ouvrages que je vous conseille vivement, pour plusieurs raisons : une écriture soignée, très agréable, une authenticité du contexte historique remarquable, aucune faute, et surtout pas de goût. Voici un (trop) rapide commentaire de ces deux romans, dont les deux auteures sont membres de notre association :
« Après Marienburg » de Liliane Fauriac (Editions Encre Rouge, 2017) [article 3]
L’histoire, à la fois belle et tragique, de leurs deux héroïnes se croise à La Courtine, dans le contexte du CERF et de la mutinerie. On peut la lire comme une aventure romanesque, plutôt romantique d’ailleurs, dans le tourbillon de la guerre. On peut aussi - et surtout, à mon goût – y voir une allégorie : comment et pourquoi d’un ami, on fait un ennemi. Une présence étrangère, à la fois bienveillante et dangereuse, celle de ces soldats transformés en mutins.
Corine VALADE nous avait présenté son projet de roman à La Courtine en juin 2015. Depuis, « Léopoldine » a pris vie sous sa plume. Je vous en recommande la lecture. Sur le plan formel, Corine a une écriture soignée, plutôt académique, et l’histoire se déroule selon un schéma classique, alternant récit et dialogues. Il s’agit tout d’abord de l’expérience – douloureuse – de la guerre, par une jeune infirmière d’origine creusoise, née à Felletin, où ses parents sont pharmaciens. Le premier tiers du roman relate une histoire familiale, dans un milieu plutôt conservateur, d’où s’évadent peu à peu : un frère, pharmacien également mobilisé, pacifiste puis déserteur ; un autre frère plus jeune, gagné aux idées socialistes. On croise aussi des parents particulièrement rigides, une amie québécoise infirmière, des amoureux plus ou moins choisis, des « collègues » de divers hôpitaux de guerre, la hiérarchie militaire, des blessés, des mourants, ces derniers assez fantomatiques dans l’intrigue. Cela donne une histoire belle et triste, qui se lit bien. J’ai particulièrement aimé découvrir que Léopoldine, « presque » au front, écrit à son fiancé - lui « tout-à-fait » loin du front - officier « planqué » à La Courtine. Une sorte de monde à l’envers, monde allant vers aussi, mais allant vers quoi au fait ? Léopoldine connaît assez bien le russe, grâce à des amitiés nouées à Paris, durant ses études. Après pas mal de péripéties, cela lui vaut une affectation dans un hôpital de campagne, au camp de Mailly, où s’entraînent les brigades russes. Elle n’est pas là seulement pour soigner ces « moujiks sans importance », mais pour les espionner, chantage mis entre ses mains, en échange d’un « oubli » des poursuites contre son frère déserteur. Le reste de l’intrigue serait trop long à raconter : il faut, ou il faudra lire … Je voudrais revenir à mon propos initial. Quel intérêt pour « nous », pacifistes, amis de « nos frères » russes mutinés ? Voici mon sentiment : on se plaît à découvrir la vie au jour le jour du contingent russe, jusque dans les tranchées. En effet, la volonté de Léopoldine d’être au plus près des hommes à secourir, amène son équipe à découvrir ces no man’s land qui séparent les deux positions ennemies. C’est dans ces circonstances qu’elle rencontrera Dimitri, puis Ilya, deux amis. Ce qui donne de la force au récit, c’est l’intimité, on suit les divers personnages pas à pas. On comprend mieux ainsi leur cheminement psychologique. La dimension romanesque est au service de l’Histoire, mais aussi l’inverse, dans une reconstitution soignée et bien documentée. Jusqu’au patois limousin, et au parler québécois. La suite, et la fin, vous saurez la deviner. Le seul reproche que je pourrais faire à ce beau roman, ce sont ses situations assez convenues ou prévisibles, non pas au plan du contexte historique, mais de la narration. Cependant, j’aime beaucoup l’Histoire racontée de cette façon, parce qu’elle comble les « blancs » et nous amène à voir et comprendre ce qu’on ne peut qu’ imaginer derrière les photos. Comme d’ailleurs derrière les documents trop souvent arides des historiens. Corine nous livre un excellent roman historique. Qui n’est pas tout-à-fait de l’histoire romancée
Mais quelle drôle d’idée a eu l’éditeur de représenter sur la couverture, « nos russes » en cosaques à cheval ?
Avec Liliane FAURIAC, auteure de « Après Marienbourg », nous suivrons Dimitri, soldat russe, échoué à La Courtine en 1917. (volet n°3, à suivre) ...
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Rieder, 1934. 256 pages
De John Reed .EDITIONS SOCIALES, 1958. 381 pages .
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De Rémi Adam , 2007 Éditions lbc , collection Histoire .
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de Rémi Adam .
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